Assistante maternelle maternante?

J’ai reçu récemment la visite de la puéricultrice : elle est venue voir mon nouveau logement, ainsi que se renseigner sur mon organisation au quotidien, en vue de ma reprise post-congé-maternité.

Sur les forums et groupes facebook, je vois nombre de témoignages de lynchage de la PMI par rapport aux assmats maternantes : si tu allaites, portes, ou répond à tous les pleurs de ton bébé, tu n’as forcément pas assez de temps à consacrer aux enfants que tu accueilles (=mauvaise assmat, profiteuse, etc.).Résultat de recherche d'images pour "super nounou"

Cet entretien, je l’ai redouté.
Pour rappel, lors de ma demande initiale de mon agrément, la puéricultrice que j’avais vue m’avait trouvée trop fusionnelle avec Ptiloup (alors âgé de 18 mois) [l’article ici].
Pour ceux qui me suivent depuis un petit moment, vous l’avez compris : j’allaite, je cododote, je porte… Bref, si on posait une étiquette à ces pratiques, on dirait que je suis adepte du maternage.
C’est une chose de cacher son allaitement avec un loulou de 18 mois… cela est autre chose avec un bébé de 1,5 mois ! D’autre part, mes deux enfants sont différents : Ptiloup est plus zen que Minibus. Cette dernière semble beauuucoup plus sensible que mon fils : elle pleure dés qu’elle me sent stressée, par exemple… et se rassure aux bras, ou mieux : lorsqu’elle tète !
Autant vous dire que je n’ai pas beaucoup dormi ces derniers jours !! La puéricultrice allait-elle me trouver trop fusionnelle avec Minibus? Jugerait-elle mes compétences en tant qu’assistante maternelle en se basant sur ma relation avec mon bébé?
J’ai briqué ma maison de fond en comble : je me suis dit que si ma maison est impeccable, cela me fera déjà ça de positif… et la puéricultrice serait forcément un peu plus indulgente face à une prétendue trop grande fusion.

Je ne reviendrais pas sur l’entretien en général, qui s’est bien déroulé.
Par contre, la puéricultrice a déclaré, à la fin, qu’elle pensait que si un autre enfant avait été là, je n’aurais pas eu beaucoup de temps pour m’en occuper puisque Minibus râlait beaucoup (sa première dent a percée le soir-même de cet entretien, et  elle sentait que j’étais stressée = combo gagnant !).

Et là, la moutarde me monte au nez.
Si j’avais été plus « cash », si j’avais osé, voilà ce que je lui aurais dit…

Mon métier, c’est de m’occuper des enfants qui sont à mon domicile. Si je fais ce métier, et si j’ai CHOISI de reprendre mon travail très prochainement, c’est que je m’en sens capable (et que c’est ma passion), quels que soient les âges et les personnalités de chaque enfant que j’accueille.

Peut-on être une bonne assistante maternelle, tout en étant maternante? Ma réponse est OUI.
J’ai l’impression que beaucoup confondent « materner » et « se consacrer à » : chez moi, ce n’est pas du tout cela. Je pratique le maternage pour me simplifier la vie en tant que maman… Elle a besoin de câlins alors que j’ai mille et une choses à faire? je l’installe dans le sling, et hop ! là voilà qui roupille pendant que je joue avec Ptiloup/que je prépare le dîner/que je fais mes courses.
D’autre part, en répondant aux besoins affectifs de ma fille, je construis tout simplement sa sécurité intérieure. Je souhaite qu’elle ait confiance en elle le plus tôt possible. Et pour cela, je ne la laisse pas pleurer, par exemple.Résultat de recherche d'images pour "colère"

Oui, ma fille a râlé lors de cet entretien.
Oui, lors d’une journée de travail, les enfants – les miens ou non – vivent des émotions et les expriment de manière forte : pleurs, cris…
Oui, soyons cash : lorsqu’un enfant pleure (le mien ou non !) je m’occupe momentanément moins d’un autre. Et alors??! N’est-ce pas normal? N’est-ce pas ma priorité, en tant que professionnelle de la petite enfance, d’accompagner les émotions des enfants dont je m’occupe?
Parfois, ma fille pourra être bien plus « facile à vivre » qu’un autre enfant accueilli. Parfois, cela sera le contraire.
Je souhaite que tous se sentent accompagnés, selon leurs propres besoins : ce n’est pas parce que je suis « maternante » que je n’ai aucune conscience professionnelle (au contraire, dirais-je…) !

Je ne comprend vraiment pas pourquoi, dans bien des esprits, on ne peut pas être maternante/bienveillante lorsqu’on est assistante maternelle.
Certes, cela n’est pas facile (… mais en fait, cela n’est JAMAIS facile de s’occuper d’enfants, non?!), mais c’est LARGEMENT faisable. J’ai l’impression, d’ailleurs, qu’il est plus facile, parfois, d’être à l’écoute des émotions des enfants, que ne pas l’être.
Ce ne sont que des manières de faire parmi tant d’autres : pourquoi les stigmatiser??!Résultat de recherche d'images pour "super nounou"

J’ai un avis bien tranché sur la question (vous l’avez compris, non?), mais je trouverais cela plus juste si la PMI valorisait ces pratiques chez les professionnels de la petite enfance.
Et surtout si les assistantes maternelles étaient accompagnées, encadrées et formées sur le sujet.

Qu’en pensez-vous? J’attend impatiemment vos commentaires !!

11 réflexions sur “Assistante maternelle maternante?

  1. Personnellement je trouve rassurant qu’une assistante maternelle soit maternante. C’est plutôt l’inverse qui me semble pas très en adéquation avec la profession (enfin sans parler forcément de portage etc, mais au moins sur le fait de répondre aux besoins de tous). Pour le premier mode de garde de mon fils j’ai choisi une nounou justement pour qu’elle s’adapte à mon fils contrairement à ce qui est fait en crèche (Je ne leur jette pas la pierre ils ne peuvent pas le faire vu le nombre d’enfants). Et le fait de voir que l’assistante maternelle est une maman qui répond aux besoins de ses enfants dans attendre est une comportement rassurant a mon sens.

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  2. Ossant dit :

    Bonjour,
    Je suis tout à fait comme vous et je vous comprends à 100%. Je pense que les remarques de la puéricultrice ne sont faites que pour vous sensibiliser sur le fait que c’est un métier qui demande à être disponible pour tous les enfants. Elle sait très bien que vous l’avez compris, c’est juste pour insister pour que si vous aviez des doutes sur vos capacités, vous vous remettiez en question maintenant. Ne changez pas, restez comme vous l’êtes, vos enfants comme ceux que vous gardez ont besoin de toute cette affection, de cette écoute, de cette compréhension que vous leur donnez. Forcément si vous gardez 4 enfants, vous serez bien obligé de gérer les priorités et que le temps se partagera, mais ça vous le savez très bien. À contrario, vous auriez été distante de votre enfant ou non à l’écoute, la réaction de la puéricultrice n’aurait pas été positive non plus et même bien pire. Bonne continuation à vous

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  3. SAM dit :

    Bonjour ! Je suis moi même assmat mais au contraire de bp, j’ai choisi ce métier une fois mon dernier enfant entré au collège parce que je voulais séparer mon job de ma vie de maman. En tout cas, votre façon de faire que ce soit avec vos propres enfants ou avec les enfants que vous accueillez, pour moi, ne doivent être en accord qu’avec vos (futurs) parents employeurs. Je pense que certains vont être rassuré de vous voir fonctionner ainsi, d’autres ( peut être) inquiets de savoir si vous aurez assez de temps pour leur propre enfant… Bref je pense qu’ une fois votre agrément donné, certaines puéricultrices devraient s’abstenir sur leur « bons conseils ».

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  4. Le soucis, c’est que souvent les puer le sont pas forcément formé à ce genre de chose donc c’est un peu en fonction de ses convictions personnelles.
    Personnellement, je trouve beaucoup plus rassurant une assistante maternelle maternante. Mais pour les personnes extérieur qui vienne vous voir (puer ou assistante sociale) la fenêtre est très courte pour se faire une idée (juste le temps de l’entretien) et je pense que souvent, ça ne correspond entièrement pas à la réalité.
    en tant qu’assistante sociale, j’ai eu a faire des agréments mais c’est bien difficile de se faire une opinion complètement juste. Il y a bien des personnes qu’on  » sens bien » et d’autre avec laquelle on a plus de réserve mais ça ne veut rien dire sur la manière dont elle s’occupe de l’enfant au quotidien.
    Un personne qui sait bien s’exprimer, peut très bien faire illusion alors que dans les fait elle ne s’occupe pas des enfants. Et une autre, qui maitrise peut être moins la communication, est plus intimidée, parasitera surement moins bien mais dans les fait elle s’occupera peut être bien mieux des enfants.
    Alors bien sûr on arrive a repérer certaine chose puisque c’est notre job mais on est pas magicien non plus.
    Et entre nous, pour qu’un agrément ne soit pas délivré, il faut tout de même de sérieuse raison valable 🙂
    En bref, tout ça pour te dire de ne pas te faire trop de soucis, reste tel que tu es c’est le principal 🙂

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  5. Aurélie dit :

    Bonjour à toutes,

    Oui nous avons un METIER difficile, oui chacune de nous accompagne les enfants à sa manière (que cela soit en fonction de ce qu’elle a vécu ou tout simplement de son « feeling »).

    Je trouve cependant bien dommage, pour ma part, que la partie la plus stressante de notre métier conciste à recevoir la puéricultrice. Quel dommage qu’en fonction de la personne qui nous évalue les attentes des puéricultrices soient tellement différentes…

    Pour avoir vécu la reprise de mon travail aux 2,5 mois de mon dernier loulou, je ne peux qu’approuver votre décision de rester mère tout en ayant une attitude professionnelle. Nous sommes effectivement là pour nous occuper et accompagner les enfants qui nous sont confiés. Malgré cela, somme nous pour autant obligées de mettre de côté nos relations avec nos propres enfants ? Je pense, comme vous l’avez si bien dit, que c’est un métier de passion (celles d’entre nous qui pensaient rester tranquillement à la maison à ne rien faire ne durent pas dans ce métier), mais même si cette passion a souvent tendance à empiéter sur notre vie de famille (et non l’inverse comme on nous le reproche souvent !!!) les deux ne sont pas incompatibles !

    Continuez à vivre votre vie de maman « maternante » et continuez à faire notre beau métier tellement mal reconnu, et, chose abérrante, tellement mal jugé par les puéricultrices dont le rôle (en dehors de celui de nous évaluer) est de nous accompagner, nous guider et nous conseiller au lieu de nous dénigrer, de se montrer désagréables sous prétexte que notre tête ne leur revient pas, ou de chercher le moindre prétexte pour nous empêcher d’exercer…

    Un jour peut être qu’elles aussi seront évaluées mais en attendans, serrons nous les coudes !!!

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  6. Bonjour,

    Je souhaite devenir assmat, j’ai la visite de mon logement le 31 janvier – j’avoue stresser un peu car moi aussi je suis maternante avec ma fille d’un an (allaitement, cododo, portage, motricité libre, bienveillance) – Je suis plus que convaincue par ma façon de faire, mais j’ai peur que cela ne soit pas forcément bien vue par la puer qui va venir… Si tu aurais quelques pistes pour m’aider à faire face :).

    Merci

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  7. Nounou Gaga dit :

    Bonjour, j’ai obtenu mon agrément pour deux loulous. Je démarre au mois de janvier et mon projet s’articule autour de la pédagogie Montessori, le portage, le respect de l’allaitement des mamans, les couches lavables etc….jusque là les parents que j ai rencontré partagent les valeurs proposées pour l’accueil de leurs boud’chou. Je voudrais répondre favorablement à trois famille avec accueil étalé sur trois à quatre mois.
    Ma demande d’extension d’agrément est en cours…..je croise les doigts pour que ce côté alternant ne soit pas un frein. Il me semble tout comme vous que le portage peut au contraire permettre de répondre aux besoins de ceux qui n’en ont pas besoin à ce moment là voire même de rassurer aux bras un autre loulou en même temps.
    Croisons les doigts mais restons aussi fidèles à nous même 😉

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